Accusé(e)(s)

Classé dans : Rien à voir | 0

Il y a à peu près un an et demi, un ball trap s’est installé à Servanches. Je m’étais interrogée dans un de mes petits articles intitulé Double en Danger. A l’heure où j’écrivais ces premier mots, l’activité n’avait pas encore commencé. Nous avions juste le sentiment que quelque chose de pas bon se tramait.

Nous avons crée un Collectif. D’abord nous voulions des informations, connaître les gens qui voulaient monter un ball-trap. On a eu une soirée « d’information », au savoir d’aujourd’hui je pourrais dire désinformation. Nous avons été menacé et on nous a dit de nous tenir tranquilles, car nous n’avions pas voix au chapitre. Les élus présents sont restés silencieux; et une visite du site à été presque accordé par Benjamin Tranchant pour ensuite être refusé quand même.

Erreur. Notre belle détermination de faire les choses proprement en collaboration avec tout le monde a volé en éclats. Ensuite c’était un travail de fourmis. Nombreux que nous sommes, nous avons cherché à savoir quelle impact a un ball trap sur la nature, quels sont les droits et les devoirs d’un gérant ou propriétaire? C’était difficile, mais nous avancions pas à pas. Nous avons écrit des lettres partout pour alerter, demander de l’aide auprès des élus, l’administration….

Et puis « la chose » a ouvert, et on a compris. C’ETAIT INVIVABLE! Un bruit lancinant presque permanent, le samedi dimanche on aurait dit la guerre arrivée chez nous. Les compétitions (50 à 70 tireurs) n’en parlons même pas!! Les plus proches riverains ont bien failli commettre l’irréparable plus d’une fois, et heureusement qu’au sein du Collectif nous pouvions en parler, nous entraider et agir.

Nous sommes allés souvent aux abords de ce ball-trap: pour sensibiliser les usagers, leur faire comprendre que nous habitons ici et qu’ils aimeraient pas avoir ça chez eux. Sourde oreille la plupart du temps.

Ensuite ça s’est accéléré: le préfet a changé, nous, de plus en plus excédés avons occupé la mairie et promis que nous l’occuperions jusqu’à avoir une date pour une table ronde où les services de la préfète, le maire et le gérant du ball trap nous expliqueraient pourquoi nous devrions accepter de voir notre cadre de vie à ce point dégradé.

Nous avons eu gain de cause et les choses ont changés!! nous avons découvert que les règles n’ont pas été respectés, contrairement à ce qu’on nous faisait croire, que les services de la préfecture en se penchant sur le problème ont découvert de nombreux dysfonctionnements. Par la suite le site à été fermé provisoirement par arrêté préfectoral à partir du 3 juillet 2017. Bravo et merci la préfète!

Au moment où j’écris ces lignes, ça fait déjà trois mois que nous avons retrouvé notre tranquillité. Et contrairement  à avant le ball-trap nous savourons le silence, et nous ne sommes pas prêts à nous laisser priver de nouveau de cette qualité de vie.

Seulement voilà: Messieurs Tranchant et Gendreau ont l’habitude de jouer et de gagner. Maintenant ils m’accusent de diffamation (dans mon rôle de porte-parole du Collectif) et nous allons comparaître devant un tribunal. Ceci pour avoir dit des choses vrais, pour avoir informé la population, pour avoir mené des actions bon enfant qui ont canalisé la colère et le désarroi des gens.

Je ne suis pas sûre de pouvoir publier mon petit article, la diffamation me guette à chaque tournant de phrase, et même si on peut prouver qu’on a raison, cela coûte de l’argent, et si le jeux de M. Tranchant s’appelle « qui a plus d’argent? », ils a déjà gagne, et cette victoire je la leur laisse avec plaisir. Nos valeurs sont très différentes!

Nous allons devoir compter sur la solidarité des petits gens, mais je suis certaine que nous allons pouvoir lever les fonds nécessaires pour nous défendre.

Quelle rapport avec mon activité pastorale? D’abord moi aussi j’ai dû garder les brebis sous le bruit des tirs: les chiens qui se cachaient et ne voulaient plus travailler.

Mais surtout, cette histoire qui est loin d’être terminée, m’a appris qu’il est grand temps de développer les activités qui fonctionnent ici, et le pastoralisme en est une. J’ai souffert et je souffre encore de devoir me battre contre des gens, de devoir leur dire, qu’ils n’ont plus qu’à partir. Je ne suis pas une grande révolutionnaire. Il est de loin plus agréable et constructif de développer le pays et ses activités déjà existants. Si on pouvait travailler vers une Double dynamique, consciente de ses richesses (et on y est déjà presque), personne n’aurait l’idée de venir ouvrir un ball-trap, sinon virtuel!!

Aidez-nous:

https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-collectif-de-servanches